[Critique ciné] Ça

Ça (It en vo), la nouvelle adaptation pour le cinéma du roman de Stephen King, est réalisée par l’argentin Andrés “Andy” Muschietti, auteur d’un premier film d’horreur, Mama).

Cette nouvelle version qui connait un vrai succès au box-office américain est-elle un énième film d’horreur formaté de ces dernières années ( comme le remake de Carrie ou Des Griffes de la Nuit) ou annonce t-il un renouveau du genre ?

affiche française film ça

Retour en 1989

Tout d’abord, le choix d’avoir déplacé l’action du livre des années 1950 à la fin des années 1980, même s’il parait être surtout un choix marketing, est judicieux, car  jouant sur la nostalgie de ceux qui ont découvert comme moi le roman à cette époque, il permet une immersion rapide dans le film.

En effet, on retrouve de nombreuses clins d’œil, comme les allusions au groupe New Kids on The Block ou les films à l’affiche (le premier Batman de Tim Burton ou L’Arme Fatale 2). La bande-son fait aussi référence aux années 80 avec des titres de The Cure, Anthrax, XTC…

Passé le coté nostalgie et l’hommage rendu depuis depuis quelques années du genre film d’horreur avec de jeunes héros ( Super 8 de J.J. Abrams, la série Strangers Things) , cette version cinéma de Ça est-elle une bonne adaptation d’un roman de Stephen King et surtout un film d’horreur efficace ?

image film ça
Le gang des ratés en 1989

Des personnages fidèles au roman

Ça raconte le combat d’un groupe d’adolescence contre un monstre tueur d’enfants, prenant la forme d’un clown et se nourrissant de la peur dans la ville de Derry.

Dans le roman, l’affrontement a lieu sur deux époques, les années 1950 et les années 1980, avec le groupe devenu adulte. Le lecteur, avec un style narratif original, fait des bonds entre les actions du présent et du passé.

A la différence de la précédente adaptation en mini-série en 1990, le film de 2017 ne garde pas cette structure et  se concentre uniquement sur le passé, ici 1989.  Ce sera donc dans la suite, le chapitre 2, qu’apparaitront les personnages version adulte, 27 ans après, car c’est à cette fréquence qu’ont lieu les événements de Derry.

Ce choix permet de se concentrer sur les 2h15 du film sur nos jeunes héros et là-dessus, c’est très réussi. On retrouve la thématique de l’adolescence que l’on retrouve dans beaucoup d’œuvres de Stephen King ( comme par exemple, la nouvelle Le Corps qui a donné le film Stand By Me).

Tout est assez fidèle au roman, comme par exemple  le bégaiement de Billy, le père incestueux de Beverly (des scènes toutes dans la suggestion qui mettent mal à l’aise)…

Ça est une chronique sur la fin de l’enfance (symbolisé par la bar mitsva de Stanley) et le fait d’affronter ses peurs et d’aller de l’avant, comme Billy, avec le deuil de son frère, Georges ou Eddie tenant tête à sa mère ultra-protectrice. Le film reprend bien tout ces thèmes et nous sommes touchés par les personnages qui prennent conscience du passé sombre de Derry, ainsi que l’horreur sous toutes ses formes qui se cache en ville.

Un clown tueur réussi

Dès l’ouverture du film et la mort de Georges, le spectateur a identifié la menace.  Grippe-Sou (Pennywise en vo) est l’incarnation d’un croquemitaine, qui ,sous des airs de gentil clown, est un monstre sadique, tuant des enfants, après s’être nourri de leurs peurs.

photo film ça 2017

Ça est un film d’horreur grand public, usant trop souvent de la technique du jump scare pour tenter d’effrayer les spectateurs. Parfois, cela fonctionne mais souvent, l’effet de surprise tombe à l’eau. Toutefois, certaines scènes, jouant sur les phobies des personnages, réussissent à créer un sentiment de peur.

Grippe-Sou n’a rien à envier à d’autres monstres de cinéma. On retrouve chez lui du Freddy Krueger de la franchise Les Griffes de La Nuit. Certains plans du film mettent vraiment en valeur le clown tueur, le confirmant comme une nouvelle créature iconique du cinéma d’horreur.

Cette adaptation d’un roman de Stephen King donne au final un bon film, respectueux de l’esprit de l’œuvre originale, avec une mise en scène jouant beaucoup sur la suggestion et un rythme qui rappelle le cinéma fantastique des années 1980. Andrés Muschietti rend un bien bel hommage à ce genre.

Il n’y a plus qu’à attendre une suite de même qualité et la duologie Ça deviendra sans doute un classique du cinéma d’horreur.

J’aime bien :  Les nombreuses éléments qui nous plongent dans les 80’s.

J’aime moins : Quelques facilités pour faire sursauter le spectateur.

 

 

 

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